Histoire de la Nosclurie (3/3)

Publié le par U Spargugliatu

Comparée aux autres pays d’Europe de la même époque, la Nosclurie du début du XIX° siècle est un pays rural, pauvre et très féodal, marqué par une noblesse puissante. Epargnée par les conflits européens du XVIII° siècle ainsi que par les guerres de Napoléon, elle connait une paix relative.

 

En 1809, suite aux révoltes paysannes de 1807, le roi Lorgam VI abolit le servage.

En 1810, le roi meurt et son fils, Lorgam VII, conservateur, ralentit cette évolution en tardant à sanctionner les propriétaires terriens perpétuant le servage.

En 1815, Hektor Gargik, un riche bourgeois et Karel von Brogasnoig, un membre aisé de la petite noblesse, créent la compagnie Gargik-Brogasnoig, premier établissement industriel du pays. En quelques années, faute de concurrence, celui-ci arrive en situation de monopole dans tous les domaines d’activité naissants, acquérant ainsi un poids majeur dans le royaume.

En 1823, afin de contrebalancer ce pouvoir par un contre-pouvoir populaire, Lorgam VII met en place un Parlement chargé de voter les lois et de diriger la politique du pays. Des subdivisions électorales sont créées qui neutralisent les régions hostiles par un découpage défavorable. Le Guia est amputé de son tiers nord-ouest et le Bumas est en partie démantelé au profit de la Mosénie. Le suffrage reste censitaire et sans registre électoral.

Parmi les partis politiques créés dans la foulée, le PP (Parti Principaliste), dominé par Gargik, et soutenant la royauté contre une soumission du monarque, devient rapidement prépondérant.

En 1824, Stephàn Galarktrolk, professeur à l’université de Lanoc, crée le PC (Parti Conceptualiste), le premier parti clairement républicain, le premier à revendiquer une libération nationale pour les multiples peuples constitutifs de la Nosclurie dont la cohésion commence à se craqueler.

En 1836, affamée par de mauvaises récoltes successives et accablée d’impôt, la Garolie se révolte et se proclame indépendante. Le Parlement vote l’usage de la force, mais faute de solde, l’armée refuse d’intervenir. Une fois rémunérée par Gargik (fils), elle écrase les rebelles. Le sentiment national anti-nosclurien s’amplifie en Garolie. Le roi et son Conseil ressortent affaiblis par la crise.

En 1843, la Garolie connait un second soulèvement. Pour ne pas reproduire le scenario de 1836, Trànsnep XI accepte l’indépendance de la Garolie contre l’avis des principalistes et des conservateurs. Celle-ci est officielle en janvier 1845 et ravive les séparatistes du Guia. Cependant, ce faisant, le PP et la majeure partie des conservateurs se rallient à l’idée républicaine.

En 1859, à la mort de son père, Klementz III hérite d’un pays hostile, dominé par les principalistes et les conceptualistes. Seul le Parti Loyaliste le soutient encore. Lui-même n’a plus foi en la monarchie et se destinant à être le "dernier roi", œuvre pour que la transition se fasse en douceur.

Dès 1860, il multiplie les gestes en faveur de son peuple. Il revend plusieurs biens de la Couronne, baisse les impôts des plus pauvres, fait interdire le travail des enfants de moins de douze ans, impose aux employeurs de son pays la semaine de quarante-huit heures et abolit la peine de mort en 1863. Aimé du peuple, Klementz III ne parvient cependant pas à lui faire aimer la monarchie.

En 1864, les élections parlementaires portent Lavissaric Iplosg au pouvoir. Bien qu’appartenant au Parti Loyaliste, ce dernier entend mettre en place un régime autoritaire dont il serait l’homme fort.

En 1865, il exprime ses idées dans sa Charte de Protectorat qu’il soumet au vote du Parlement. Celle-ci n’est rejetée que d’une courte majorité. Effrayés par ce texte, les députés guiens déclarent la sécession de leur province. Iplosg les fait incarcérer mais le roi les gracie. Des casernes sont pillées, mais le roi ordonne à l’armée de ne pas bouger. Le pays est au bord de la guerre civile.

En 1867, Iplosg organise un référendum, demandant au peuple de se prononcer entre le maintien de la royauté et la mise en application de sa Charte. Craignant davantage ce scenario que la persistance du roi, les élus républicains Antòn Eternolk (PC), Brùno Toagolk (PP) et Yochraus Baglezg, s’allient en secret avec le royaliste Matteus Dorek duc de Goralkanaz pour faire échouer le vote.

Le résultat du référendum qui lui donne tort pousse Iplosg à la démission. Pour autant, et malgré la fraude, celui-ci révèle de manière certaine que les seules régions royalistes sont le Zorkor, les Ravaches et dans une moindre mesure, la Merlanie. Toutes les autres provinces se sont nettement prononcées en faveur de la République.

Pour cette raison, Eternolk, Toagolk et Baglezg proclament illico l’indépendance des provinces républicaines devant le Parlement. Dorek, nouveau Premier ministre, n’a pas d’autre choix que de faire voter la partition du pays pour rétablir la paix. La frontière est tracée sur la ligne de crête des Ravaches, séparant le Royaume de la République. Klementz III accepte puis abdique en faveur de son frère, Trànsnep XII. Le Royaume de Nosclurie devient officiellement une monarchie constitutionnelle sous le nom de Julvanie, le plus vieil ancêtre connu de la dynastie.

Elu Président de la République de Nosclurie par le Parlement Provincial de Larana, Eternolk lui fait également approuver son projet de Constitution républicaine et démocratique qui donne

  • le pouvoir législatif à plusieurs assemblées élues au suffrage universel direct ;
  • le pouvoir exécutif entre les mains d’un triumvirat composé d’Eternolk, Baglezg et Toagolk.

Baglezg démissionne aussitôt. Une lutte d’influence s’engage alors pour sa succession, gagnée par Eternolk qui parvient à imposer Aratz Zernir, un de ses proches. Toagolk démissionne à son tour.

 

Quelques années plus tard, Eternolk laisse le pouvoir à son beau-fils Yannes Tornolk et la vie politique se structure entre PP et PC. De rares nostalgiques d’Iplosg créent le Parti Hégémoniste, revendiquant une réunification de la Nosclurie et l’application de sa Charte de Protectorat.

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